11000 accros au 1er Mooc français sur la fabrication numérique
Publié le 7 juin 2014 par Quentin Chevrier
« C’était génial, je suis crevé. » Baptiste Gaultier, ingénieur à Télécom Bretagne, revient sur le succès du premier Mooc Fab francophone.
Le tout premier Mooc (Massive open online course) consacré à la fabrication numérique vient tout juste de s’achever, « victime de son succès » puisqu’en retard sur son planning prévu (17 mars-28 mai). Baptiste Gaultier, qui a assuré cette formation en ligne gratuite et partagée lancée en mars par l’Institut Mines-Télécom Bretagne, revient pour Makery sur le succès de cette première.
Après avoir rapidement recueilli 2000 pré-inscriptions, le Mooc qui proposait de « vous approprier les outils et les techniques de la fabrication numérique : électronique, Arduino, objets connectés, Internet et impression 3D », regroupait à son terme plus de 11000 étudiants. Si tous n’ont pas été assidus, « la moyenne de 15000 vues par vidéo est très satisfaisante », dit-il. Baptiste Gaultier a eu l’idée de ce programme en 4 modules (« prototypage électronique avec Arduino, machines à commande numérique, partage et documentation, Internet des objets »), en étant confronté régulièrement à la question en tant qu’animateur d’ateliers sur la fabrication numérique (il enseigne aux Beaux-Arts de Rennes, à l’école d’ingénieurs Télécom Bretagne mais aussi au LabFab de Rennes) : « Et si je ne peux pas être là le jour J, est-ce qu’il y a quelque chose en ligne ? »
Avec le Mooc, c’est un public potentiellement immense que l’on peut toucher : ceux qui n’osent pas aller dans un lab, n’en ont pas près de chez eux, n’ont pas le temps ou de moyen de transport… « Tip the toe » (tremper l’orteil) avant de se lancer dans le grand bain. Et des orteils, il y en a eu beaucoup.
Présentation du premier Mooc Fab francophone :
Avec Télécom Bretagne et une poignée de labs bretons, l’équipe voulait un Mooc interactif, participatif et contributif. « C’est réussi, confirme Baptiste. Un des exercices proposés était la construction d’un feu tricolore. Les étudiants ont d’eux-mêmes connecté le feu à un ordinateur, l’ont complété d’une barrière motorisée… tout en partageant leurs avancées sur le wiki et les forums. » Le forum a cumulé plusieurs centaines de milliers de contributions.
« Le wiki, qui est l’œuvre des élèves uniquement, est une mine d’or. » Baptiste Gaultier
Une douzaine de labs ont accompagné le succès et proposé des sessions IRL de travaux pratiques. Et grâce au Mooc Fab, quelques participants se sont regroupés pour ouvrir le premier lab de Guadeloupe !
Et maintenant ? « Le Mooc a pris une semaine de retard. On le termine, puis on se repose un peu, on est crevé », dit Baptiste, qui réfléchit à une saison 2. « On a pas mal de possibilités : les universités de Bretagne nous ont contacté. On aimerait poursuivre l’appel à projets #moocfab qui marche très bien (plus de 170 propositions envoyées via Twitter par des internautes qui souhaitent poursuivre l’apprentissage, ndlr), approfondir les sujets de la saison 1, ou axer les cours sur la création d’objets aboutis et fonctionnels. »
Mais dans un premier temps, le Mooc va disparaître: c’est le fonctionnement habituel de la plate-forme FUN (France Université numérique). Du coup, des participants travaillent à un « aspirateur à Mooc » pour « sauver tout le contenu, et surtout le wiki et les forums ! »
En savoir plus
Le site d’inscription au Mooc, France Université numérique.